Aiguillages

Bon, même sur ce blog, ça se voit que je suis pas organisée, tout est dans le désordre. Je vais vous présenter aujourd’hui une robe que j’ai cousu y a quelques temps, pas longtemps après la jupe orange qui tourne.

D’abord, l’inspiration. Une robe porte-feuille sur pinterest, turquoise. Je ne sais pas si ça fait ça à tout le monde, mais j’ai des périodes de couleurs. Et depuis plusieurs mois, c’est le turquoise et le orange. Enfin, disons que j’ai une phase de orange qui dure de toute éternité, et que parfois s’y ajoute une autre couleur. Là en l’occurrence, le turquoise. Mais genre bien.

Donc en revenant d’une braderie, j’avais un manteau d’hiver orange pétant, une housse de couette turquoise et blanche et un genre d’étole-écharpe turquoise… et ORANGE ! dingue non ?

Dans les braderies, je traque les housses de couette et autres draps, car qui dit grand tissu, dit vêtements potentiel, et pour pas cher.

J’ai donc pris mon corsage de base, et je l’ai transformé en cache-coeur. Pour celles que ça intéresse, j’ai pris un point au niveau de ma poitrine, là où je voulais que le décolleté (donc le croisement du cache-coeur) arrive, et j’ai mesuré jusqu’à mon encolure. J’ai reporté ce point sur mon patron, et j’ai tracé la diagonale qui part du haut de l’épaule (côté cou) jusqu’au côté de la taille, en passant par le point de décolleté. J’ai fait une courbe avec le perroquet, car j’avais déjà essayé la diagonale toute droite sur mon haut en jersey cache-coeur (qui n’est pas encore sur le blog) que j’avais fait juste avant, et trop droit, c’est pas terrible, ça fait la fille qui veut surtout pas montrer un bout de gorge, vous voyez ?

Bon pis après, je sais pas trop ce que j’ai bouiné avec les marges d’aisance et de couture, toujours est-il que j’avais le dos large (haha), donc j’ai repris un peu les pinces, mais pas assez car j’ai fait un peu au pif, genre j’ai regardé dans la glace en pinçant le tissu en trop, pis comme j’avais pas de mètre ni d’épingles avec moi (ma chambre est en haut, la machine en bas, y a des escaliers, faut monter et descendre, tout ça…), bah j’ai fait au jugé. Mais comme j’avais peur d’enlever trop de tissu, j’ai diminué mon jugé (à la louche). Et voilà. Donc au final le dos est trop large mais mes copines qui ont assisté à tout ça, voyaient pas du tout de quoi je voulais parler, elles trouvaient la robe nickel. Les copines non couturières, c’est pas super objectif, mais c’est parfait pour le moral et ça évite de se perdre dans les méandres du perfectionnisme négativiste.

Alors pour la suite des défauts (nan parce que y en a un paquet, je considère cette robe comme un crash-test de pas mal d’erreurs de débutante- en patronnage -qui- se -lance- tête- baissée), je vais faire une liste, ce sera plus clair.

• les pinces à la taille sont un peu trop hautes, et surtout, la pente est trop prononcée, car j’ai une poitrine énor…. voluptueuse et sexy, mais un buste court, ce qui fait qu’elles « pointent » un peu, les pinces. J’y ai remédié dans ma robe dorée en répartissant sur deux pinces, poitrine et taille.
• les finitions au niveau des emmanchures et de l’encolure sont pas top top. J’ai voulu mettre un joli ruban façon biais invisible, mais j’avais la flemme de faire ça proprement en pliant au fer et tout et tout… mais on s’en fout, ça se voit pas
• j’ai taillé la jupe en trapèze. Mais je savais pas qu’il fallait l’arrondir pour l’ourlet, ni que ça ferait trop de tissu sur le devant, donc ba… ça fait des trucs un peu bizarres, je sais pas si ça se voit sur les photos, en tous cas moi je fais avec sans problème

  

Mais à part tous ces défauts, eh bien je suis ravie de ma robe !  Je trouve qu’elle me va bien, elle est confort, y a du turquoise, et j’ai même rajouté du galon de coton blanc sur l’encolure, ce qui lui rajoute un petit côté mignon. Et je crois bien que c’est la première fois de ma vie que j’ai un cache-coeur pile comme il faut, ni trop décolleté ni pas assez. Parce qu’encore une fois, avec une poitrine généreuse mais une taille assez haute, ben les décolletés du commerce ça fait plutôt strip-tease. Donc ça m’a confortée dans l’idée que faire son sur-mesure, c’était pas si hors de portée que ça. Certes il me reste beaucoup à apprendre, mais d’ores et déjà je me sens plus à l’aise dans mes fringues cousues que dans celles que j’ai achetées.

Ah oui et aussi, par un heureux hasard (le hasard m’est souvent favorable, vous verrez, ça rattrape toutes les galères que l’étourderie me cause), la housse avait deux motifs différents, et sans faire exprès, j’ai coupé le haut dans l’un et la jupe dans l’autre, ce qui donne un effet très sympa.